11-07-2025
Budget 2026 : « L'année blanche sur les dépenses de l'État est retenue », selon Éric Coquerel
« Comme je sais à peu près ce qu'il veut faire, non je ne suis pas rassuré ». Ce vendredi matin, le président de la commission des Finances
Éric Coquerel
a réagi aux derniers propos du Premier ministre sur le budget. Jeudi sur LCI,
François Bayrou
a réaffirmé ses engagements de baisse de la dépense publique. Une augmentation générale des impôts n'est pas prévue mais il y aura certainement, dans le projet de loi de finances pour 2026, « ici ou là des efforts particuliers », a
assuré le chef du gouvernement
sans en dire beaucoup plus de son plan de redressement, qui
sera dévoilé mardi prochain
.
Selon Éric Coquerel, l'
année blanche
est actée pour les dépenses de l'État : elles « n'augmenteront pas, ni en fonction de l'inflation ni en tendanciel, c'est-à-dire ce qu'il faudrait augmenter pour répondre aux mêmes besoins », a-t-il expliqué sur France Inter.
Geler les pensions des retraités et les pensions sociales ne serait « pas encore tranché », et la question se poserait aussi de ne pas revoir le barème de l'impôt sur le revenu en rapport à la hausse des prix. « Ça va toucher tout le monde, ça va beaucoup toucher les retraités, dont je rappelle qu'ils ne sont pas des privilégiés et sous-tendent la consommation dans ce pays ».
« Au-delà des efforts demandés aux Français, toujours les mêmes, (…) ce n'est pas le budget qu'il faut faire au regard de la situation internationale », a fustigé le député Insoumis de Seine-Saint-Denis, Donald Trump s'étant lancé dans « une guerre commerciale, parfois même une guerre tout court », il faut impérativement « qu'on accroisse notre souveraineté industrielle, notamment au service d'une bifurcation écologique ».
Or, selon Coquerel, avec sa politique de l'offre et de la compétitivité destinée à favoriser la croissance et l'emploi, Emmanuel Macron a « échoué » : outre le déficit creusé, « le chômage va repartir à 8 %, pour la première fois la part de l'industrie va passer sous les 10 % du PIB, c'est historique », énumère-t-il. Et le taux de pauvreté « explose ». « Je propose de faire marche arrière par rapport à 2017, prendre un peu de ce que les plus riches ont gagné. Ils ont tellement gagné que ça permettrait de produire des dizaines de milliards d'euros » de recettes, « qui éviteraient d'aller baisser les moyens de l'État ».
LFI défend de l'économiste
Gabriel Zucman
, qui voudrait taxer à 2 % les patrimoines dépassant les 100 millions d'euros. Le Sénat a
rejeté l'instauration d'une taxe Zucman
en France il y a quelques semaines.
Des soutiens de François Bayrou semblent pourtant pencher pour, sept prix Nobel d'économie ont appelé à la mettre en place lundi dans une tribune, « Olivier Blanchard, ancien conseiller du FMI, et Jean Pisani Ferri, autrefois proche d'Emmanuel Macron », n'y seraient pas opposés, « ça bouge », s'est réjoui le député. Rappelant que l'an dernier, l'Assemblée «
était disposée
à voter pour 60 milliards de recettes en plus en touchant les 5 % des Français les plus riches ». Et de conclure que « le gouvernement aurait mieux fait de l'écouter ».